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One Day in Kaboul...

20 août 2006

Suite (car il y a encore une suite)

En ce moment je n'ai pas trop le temps de vous raconter mes p'tites aventures... Le travail ne manque pas et je pars dans une semaine. Je n'ai pas vu passer le temps!! Je commence à peine à trouver mes repères dans la ville et déjà il faut que je me trouve une autre excuse pour revenir... Excuse qui a bien failli arriver sans que je lui demande rien d'ailleurs... En effet mon visa était trop court de six jours et j'avais demander aux Aghans du bureau comment le faire prolonger.
Les gars confiants n'arrêtaient pas de me répéter que c'est bon ya pas de problèmes, ça prend deux jours tout ça... En fait non ça prend deux semaines, mais ça ils ne l'ont su que 14 jours avant mon départ... Beaucoup trop juste quand on sait qu'une prolongation de visa nécessite entre autre de traverser 7 fois Kabul (tout un symbôle) Le coup du charter version Kabul-Paris, j'y croyait pas trop et je me voyais pas non  plus  jouant à la crapette (ou à la bataille corse) avec les rongeurs qui habitent les géoles de Kabul...
Finalement Shukoor a trouvé une solution à mon problème en apprenant que les visas des touristes (sic) s'obtiennent en 4 jours... J'ai donc déserré le noeud coulant fais avec mes draps et je suis aujourd'hui quasi-rassuré.

A pars ça on rigole bien: des Coréens qui étaient venus évangéliser l'Afghanistan ont été reconduits à la frontière (eux...), on boit des coups à l'Atmo (et on s'y baigne, ça c'est fait), j'ai réussi à trouver de l'argent (vivre avec trois dollars à Kabul pendant trois jours, c'est bien surtout si t'as des copains), les aghans sont toujours aussi sympas quand il s'agit de discuter le coup, toujours aussi à l'ouest quand il s'agit de bosser...

Ah oui j'oubliais, hier c'était la fête nat'... Un peu leur 14 juillet à euxsi vous voulez, mais sans le bal des pompiers, ni les bouteilles de champ'. Pas de parade militaire non plus et ça, j'ai trouvé ça dommage parce que vu les dizaines de militaires qu'on croise chaque jour dans la rue, je suis sûr qu'ils doivent être super forts...

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13 août 2006

Panshir

Après plusieurs tentatives ratées, j'ai enfin réussi à aller dans le Panshir!
Je suis parti avec des expats de GERES (une ONG) et Dahoud, le chauffeur de MRCA avec lequel je suis, de loin, le moins crispé… Départ à 6h30 samedi, ça fait mal aux dents...

Le Panshir, c'est la vallée où régnait feu le commandant Massoud, Le lion du Panshir, grand résistant à l'armée rouge, aux talibans, assassiné par eux et finalement divinité locale à titre posthume. La tombe de Massoud c'est ici considéré par tous comme l’endroit le plus hip-fashion de toute la vallée! Enfin pour le moment, c'est surtout un truc en chantier. Mais bon, c'est une visite obligatoire, donc on dit oui! (et avec le sourire merci)

Le reste de la vallée est splendide. L'ancien bureau de Massoud (…) est situé sur les bords de la rivière Panshir dans laquelle on se baigne entre les carcasses de chars russes. Sans mentir j’ai même cru me transformer en truite en jouant dans le courant ! Et tant pis pour l’eau à 13°C… On s'est arrêté pour manger du melon d'eau et des petits-beurre (au goût d'huile) avec un berger qui patientait studieusement sous un arbre avec son bouc. En repartant, on a pris le thé sous les arbres entourés de gamins avec des têtes pas possibles.

Tout au long de la route, on voit des baigneurs. La prochaine fois, je ferai cette ballade en vélo ! (et comme en rêve tout est possible, je redescendrai la rivière en kayak !!) Lorsque ce pays sera pacifié, déminé les tour-operators pourront s’en donner à cœur joie pour vendre des destinations sensations fortes. Parce que, entre le trecking, le kayaking, le véloing ya vraiment de quoi faire !!

Ça ressemblait assez à du bonheur en barre jusqu'au retour où l’on a pris une bonne grosse pluie. Sachant qu'ils roulent tous avec des pneus tellement lisses qu’ils sont... lisses (voir photo du pneu pour les sceptiques) J'ai récité toutes les prières que je connais tout en mâchant un bout de la roue de secours histoire de me détendre. La réussite fut totale lorsqu'en descendant de voiture, un policier me demande mes papiers et veut savoir d'où je viens en me regardant avec des yeux qui vrillaient de rage (zarbi). Heureusement les Français sont encore très bien vus (les chauffeurs de taxi sont formels: les Allemands et les Français ça va, les Italiens ça passe et les Américains bah ils sont Américains…) et en lui disant que je suis françaouï le mec m’a fait un sourire d’ogre en me faisant signe de circuler…

Ca fait quand même du bien de sortir de Kaboul! Et inch’allah j’irai à Bamyan.

6 août 2006

Trop vite

Hé oui, ça fait déjà deux semaines ! Et en deux semaines, j’ai :

1 - Jamais réussi à me réveiller après 7 heures du mat’. Rapport notamment aux vendeurs de cachalots et aux avions en rase-mottes (et aux vendeurs de glaces aussi que j’avais oublié au palmarès des boulets du matin)

2 - Manger du riz (plein)

3 - Trouvé mon chauffeur de taxi quasi-attitré. Il dispose du taxi le plus lent de tout Kaboul, ce qui peut être un gage de sécurité quand on voit comment ils conduisent. Il a beau pas parlé un mot d’anglais, on se marre comme des baleines (sait-il au moins ce que c’est ?) La première fois qu’il m’a conduit au bureau, il fallait que je pousse la voiture car son démarreur était HS. Du coup, il est fan et refuse (3 fois) que je lui paie ses courses (mais après il accepte, c'est le concept de "refus à l'Afghane"). Quand nous nous sommes présentés (par traducteur interposé), il m’a dit s’appeler Roland Macbar. J’ai aussitôt pensé qu’il me faisait une blague avec Roland Magdane, mais il semblait super sérieux…Je n’ai pas insisté.

4 - Réussi à monter dans un taxi dont un pneu à éclater en route ! Ce n’était pas Roland Macbar bien évidemment. Par contre, il faudrait que les mécanos de Renault pour la formule 1 pensent à lui car c’est la première fois que je vois un mec changer un pneu, seul, en moins de 3 minutes chrono… Épatant !

5 - Fait passer le prix d’une course en taxi de 3$ à 30 Afs sur un même trajet (tx de change : 1/50)

6 - Pas encore réussi à faire prolonger mon passeport…Mais ça on va éviter d’en rire.

7 - Pris mes habitudes à l’Atmosphère. C’est l’un des seuls endroits de Kaboul où la viande n’est pas hallal. Du coup quand on demande une viande saignante, on n’a pas l’impression de passer pour un martien. Vendredi soir, ils passaient Pierrot le Fou (en version bleu et blanc) Il faudra dire à Godard que sa côte est au plus haut ici. En revanche, je n’ai toujours pas réussi à me baigner dans la piscine, mais cette erreur sera vite réparée !

8 - Déjà commencer à avoir envie de revenir. J’ai fait une croix sur l’hiver cependant quand j’ai appris qu’ils se sont fait une nuit à –37°C l’année dernière !

9 - Pas encore été malade… Je n’en parle pas trop parce qu’il ne faut pas faire le malin avec ça.

10,11,12,13... - Et pleins d’aut’trucs vachement sympa aussi…

1 août 2006

King's Road

Les Afghans conduisent comme des cinglés. Je crois que même les Marocains au Maroc conduisent dix fois mieux.
Plusieurs facteurs sont à considérer pour comprendre comment ça marche sans que tout le monde ne meurt: l’intox, la taille du véhicule et le code d’honneur du conducteur. Le but est de s’imposer tout en faisant croire à l’autre que si il veut, il peut passer mais que comme c’est toi alors c’est pas lui parce que t’as klaxonné en prem’s et que tes jantes elles brillent même si lui à un plus gros pare-buffles. Mais je n’ai toujours pas compris comment déterminer si une rue est à sens unique ou non, ni la technique standard pour prendre les ronds-points (passer devant le terre-plein ? derrière ? dessus ?).
Par contre, pour contourner un embouteillage, tout est permis ! C’est ainsi qu’on peut voir les quatre files d’une avenue entièrement bouchée (et dont on ne connaît pas le sens donc) faire demi-tour dans le concert de klaxon et le flot de jurons.
Ce que je sais aussi, c’est qu’en Afghanistan, il n’est jamais impossible de doubler. Ainsi on se retrouve simultanément à hauteur d’un camion, d’un mini-van et d’une moto, nous-même étant embarqués dans un Land-Rover… Et j’ai beau expliquer au chauffeur que pour moi les 50 vierges au paradis c’est pas gagné, lui se marre (de toute manière il ne comprend pas l’anglais)

30 juillet 2006

Ghobas...

La vie suit son cours à Kaboul…
J’habite dans la guest-house d’MRCA, l’ONG pour qui je travaille, en compagnie de Jean-Michel (de MRCA lui aussi) et d’autres personnes dont certaines arrivent aujourd’hui. On se marre bien et je rencontre quasiment chaque jour, ici ou ailleurs, de nouveaux expats qui ont globalement tous un degré de cool-itude pas mauvais…

Ici le week-end, ça commence le vendredi (mais pas à la tombée de la nuit^^), puisque ce jour-là les autochtones ont Prière. Du coup nous, on a foot… par 37°C au soleil, à 1700 mètres d’altitude, forcément, j’étais un peu à la peine et jouer gardien de but ne m’aura pas empêcher de choper des crampes…
Heureusement, il existe à Kaboul un endroit merveilleux pour se ressourcer, j’ai nommé, le bien nommé, Atmosphère… Peu de gens, mais ils se reconnaîtront, peuvent s’imaginer comment j’ai pu mourir de plaisir à boire une Leffe (tiède) en mangeant du fromage.
Le samedi, je pensais bien me faire une grasse mat’, mais le vendeur de pomme de terre en avait décidé autrement. En fait, j’ai pris un peu peur car il hurlait (à 7h00) "Cachalooot ! Cachalooot !" Et moi, couillon, de coire qu’un cachalot s’était échoué dans la rue. Le temps de comprendre que cachalot (ou plutôt cachalou, ou peut-être encore cauchalou...) ça veux dire pomme de terre et j’avais déjà pris chaud, donc pas possible de se rendormir.

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24 juillet 2006

Vrac

L’Afghanistan en deux jours et en vrac, ça peut donner ça…
On se réveille à six heures au son des réacteurs d’un Tupolev qui survole la guest-house.
On boit du thé, on mange du pain et on prend la voiture. Là, on a peur…
Ensuite on arrive au bureau d’MRCA, c’est joli. « Salaam Halikum ! – Halikum Salaam ! » Et après on parle anglais parce que c’est n’imp’ le farçi (la langue locale)
On travaille quand même parce qu’on est là pour ça et midi, on mange du riz.
Le soir, on rentre et on regarde d’un œil inquiet les nouvelles du Proche-Orient, l’électricité se coupe, on va au lit.

C’est pas folichon me direz-vous ? Bah si, en fait c’est quand même sympa ! Reste que le truc le plus marrant qui me soit arrivé de faire c’est quand même d’aller à la banque. Ça en étonnera certains, mais si! C’est vrai...
On allait avec Aziz, le comptable de MRCA, à la banque pour chercher du liquide. Quoi de plus normal dans ce pays où l’argent n’existe qu’en papier (pas pièces, trop lourd à porter) Aussi je pensais qu’on allait tirer deux ou trois cent dollars. Assis sur mon siège, je me noyais dans la clim’ quand Aziz me tend une liasse de… $10.000 ! En tout, $47.000 à compter sur le comptoir, devant tout le monde. Je me suis rendu compte d’un truc, c’est que nous en France on n’a pas l’habitude de compter les grosses liasses de billets (miam!)
Et autant, je trouvais que Dahoud, le chauffeur prenait des risques inconsidérés à l’aller, autant je l'ai trouvais un peu lent au retour…

23 juillet 2006

5 semaines pour s’en remettre...

Je regrette de vous avoir dit qu’il n’y a pas de manège dans l’aéro-Disneyland de Dubaï. Il y en a un, et je l’ai testé !! Ça ressemble à un avion, il y a des hôtesses de l’air comme dans un avion, il y a aussi des sièges comme dans un avion. Et même si c’est vachement bien imité, ça n’est PAS un avion… C’est juste un grand-huit de la mort !! Faut faire gaffe parce qu’on s’y laisse prendre très facilement. Moi-même au début j’y ai cru. Le grand Hazara à côté de moi mangeait déjà son turban tandis que moi, sourire en coin, je me laissais tomber pour la troisième fois en 20 heures dans un siège aéroneftale (d’aéronef- comme avion, et -tal comme néandertalien, vous allez comprendre…) Et c'est lui qui avait raison.

Car au décollage, place au stress quand la carlingue entre dans une vibration dantesque (type vaudou) qui augmente de manière exponentielle par rapport à la vitesse. L'vaion accélère et au moment où on croit que les hublots vont se désolidariser du (des) reste(s), le phénomène vibratoire entre en résonance, et nous propulse dans les airs. Vers un avenir incertain…

Durant la première demi-heure de vol, j'ai passé mon temps à estimer nos chances de survie. Calcul intéressant car il nécessite de prendre en compte que le temps écoulé depuis le décollage diminue d’autant le temps restant pour qu’un crash se produise, mais aussi que la distance croissante entre l’avion de la piste réduit les possibilités de retourner se poser en urgence à Dubaï. Tandis qu’à côté de moi, le grand Hazara n’arrivait décidément à passer son coup de téléphone… (bé ouais, y a pas de réseau à 30.000 pieds)

La tension n'ai retombé qu’après le repositionnement dans l’axe de la piste pendant l'approche sur Kaboul. Manœuvre pleine de grâce où le pilote doit réduire sa vitesse et son altitude tout en virant à 180° au-dessus de la capitale Afghane.

Finalement tout se terminait dans la joie et la bonne humeur, et j’effectuais quelques sauts de joie sur le tarmac, oubliant un instant le trajet du retour dans cinq semaines…

21 juillet 2006

Arrêt au port de Dubaï...

Hé bah oui depuis le temps qu'on en parle, faut bien que ça commence un jour!!

Ici, c'est Dubaï. C'est gentil Dubaï! Ca ressemble à un Disneyland dans lequel on ferait attérire des avions... Sauf que les grands huits c'est des magasins où la plus petite portion de Toblerone pèse environ 2,8kg. Visiblement ici tout ce joue au poids, notamment pour les montres duty-free qui, en fonction du cours de l'or, ferait varier la fortune personnelle d'à peu près n'importe qui.
J'essaye de trouver des distractions mais c'est pas facile. Je n'ai pas trouver de partenaire pour faire la course dans le terminal qui doit mesurer pas loin d'un kilomètre... Mais je ne désepère pas!

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One Day in Kaboul...
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